• Eczéma : symbolique de l'eczéma par le Dr Dominique Seignalet

     

    Réflexion sur la symbolique de l’eczéma

    L’eczéma comme la plupart des maladies, est une pathologie d’origine multifactorielle.

    Y participent des causes héréditaires, des déséquilibres alimentaires, des pollutions environnementales des agents infectieux, mais aussi des stress psychologiques chroniques qui fragilisent l’individu et l’“usent” prématurément.

    Aujourd’hui, nous vivons plus longtemps, essentiellement grâce aux développements des mesures anti-infectieuses (hygiène, vaccins, antibiotiques) et grâce aux progrès de la chirurgie

    Cependant, l’allongement de notre temps de vie nous expose à un nombre plus important de facteurs d’usure, parmi lesquels le stress chronique et les pollutions environnementales très toxiques pour notre santé.

    On peut s’intéresser aussi au sens symbolique de la maladie, pour la comprendre dans le cours de notre existence

    La peau est une Interface entre notre intimité et le monde extérieur, elle est aussi le porte parole de notre inconscient.la peau est le plus sensible de nos organes. « Etre mal dans sa peau », « avoir les nerfs à fleur de peau », nombreuses sont les métaphores à utiliser la peau comme marqueur somatique.

    Une somatisation est une projection sur le plan corporel des perturbations émotionnelles. Ces affections concernent, bien sur,aussi les enfants. Du fait de son immaturité psychique, incapable de parler de son mal-être, le nourrisson va par exemple exprimer sa détresse avec l'eczéma.

    De récentes découvertes ont montré que les cellules cutanées forment avec les terminaisons nerveuses présentes dans la peau de nombreuses connexions. Par le biais de petites molécules appelées neuromédiateurs, elles échangent en permanence des informations.

    Nous connaissons tous ce lien subtil entre la peau et nos états d'âme. Organe sensoriel traduisant nos sentiments, la peau, jonction entre le « dehors » et le « dedans » est le lieu privilégié de l'expression émotionnelle.

    Ainsi, à chaque première représentation, le comédien Louis Jouvet déclenchait, du fait de son trac, une poussée d'eczéma paroxystique.

    Mémoire du toucher, des câlins maternels, des réminiscences de joie et de tendresse, la peau garde aussi la trace des absences, des douleurs, des blessures de la vie et de tout ce qui se passe à l'intérieur de soi.

    Certains, à défaut d'avoir reçu une  nourriture affective suffisante durant l'enfance, garderont une certaine fragilité psychique et seront par exemple davantage prédisposés à une maladie de peau.

    Le “sens collectif” de nos maladies- est très peu pris en compte dans nos sociétés contemporaines occidentales On est loin de ce qui se produit dans des sociétés traditionnelles comme celle des Navajos ou de tribus d’Afrique noire où la guérison d’un individu passe par une remise en question de toute la communauté et où les cérémonies de guérison peuvent durer jusqu’à huit nuits et neuf jours.

     C'est parce que nos souffrances affectives s'inscrivent dans notre corps qu'il semble utile d'apprendre à exprimer nos vrais besoins.

    "C'est l'âme qui doit être traitée en premier lieu  avec la plus grande sollicitude, pour que le corps s'en trouve soulagé" déclarait Platon qui, déjà, avait  pressenti le lien étroit existant  entre le corps, la peau et la sérénité de l'âme.

                                                                                                                             Dr Dominique Seignalet

    Pour en savoir plus sur l'association Seignalet :
    http://www.seignalet.fr

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  • Commentaires

    4
    Jeudi 27 Mars 2014 à 20:55

    Bonjour lambelene,

    oui en effet le stress est un des facteurs, mais pas le seul.

    L'eczéma est une pathologie d'élimination. Même si des allergènes déclenchent l'eczéma, en aidant l'organisme à évacuer ses toxines, on peut l'aider à moins réagir à certains allergènes. Cela a été le cas pour nos filles qui ne réagissent plus aux acariens comme avant le passage à l'alimentation pauvre en laitages et en gluten et tendant vers l'alimentation vivante.

    Bien à vous

    Sophie

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    3
    lambelene
    Jeudi 20 Mars 2014 à 13:58

    Bonjour,

    Personnellement, je trouve réducteur et culpabilisant pour les parents de toujours évoquer la cause émotionnelle dans l'eczéma, parfois comme unique raison (quel parent n'a pas entendu le fameux : "L'eczéma ? C'est le stress !", nous laissant à penser que nos pauvres chérubins sont malheureux, dans le non-dit, et qu'il suffirait d'arrêter de les stresser pour qu'ils aillent mieux. Il m'a fallu du temps pour prendre du recul là-dessus et cesser de m'auto-flageller. Voici des années que ma fille souffre d'eczéma et c'est bien grâce à la compréhension de facteurs allergiques que nous avons amélioré son état. Aujourd'hui son eczéma est clairement saisonnier, lié à des allergies identifiées, ce qui vient à l'encontre de la cause émotionnelle. Je suis peut-être un cas isolé, mais on ne se doute pas de l'impact de telles affirmations ("c'est le stress"), de la part de la famille, des amis, des professionnels de la santé ou du corps enseignant... 

    2
    Samedi 16 Novembre 2013 à 11:00

    Bonjour Wiolette,

    merci pour votre témoignage et votre savoir.

    Pour votre information, Dominique Seignalet est une femme.

    Oui nous sommes un corps et un esprit intimement lié. Je partage cette vision de l'être humain, très belle où il est profondément acteur de sa vie.

    Bien à vous

    Sophie

    1
    Wiolette
    Samedi 16 Novembre 2013 à 00:12

    Bonjour Monsieur,

    Votre article et votre site sont intéressants et de nombreux sites internet vont dans le même sens (comme de nombreux partisans des "médecines douces"). Comme j'ai de l'exzéma que j'essaie de soigner depuis longtemps sans jamais réussir à faire partir totalement (il revient régulièrement), j'ai testé de nombreuses solutions qui ne sont malheureusement jamais durables. Je vais donc tester les votres, car j'admire et suis de tout coeur votre refus des produits chimiques et autres crèmes à la cortisone ou au paraben ordinairement préconisées.

     

    Je n'ai qu'un commentaire à faire, qui peut-être vous paraîtra superflu, mais qui me semble pourtant essentiel et très peu connu pourtant: Platon est un des premiers philosophes à l'origine de la grande dénigration du corps qui a commencé à son époque et qui est à peine en passe de se terminer (et encore) en philosophie. Il a l'air sympathique, quand on le lit, mais si on analyse les conséquences de ses idées, on découvre qu'il ne cesse de dire des horreurs sur le corps: "le corps est le tombeau de l'âme" (Gorgias 493a, Cratyle 400c, Phèdre 250c) "L'âme du philosophe méprise profondément le corps, le fuit et cherche à s'isoler en elle-même" (Phédon, 65c); et bien d'autres...
     Je suis donc absolument contre toute utilisation de Platon pour comprendre la maladie: il pousse à croire que le corps est inférieur à l'âme, qu'ils sont séparables etc. Alors que d'autres philosophes, comme Nietzsche ou Ruyer sont infiniment plus intéressants sur le sujet: Nietzsche est le premier philosophe - et un des seuls - a avoir écrit des textes dans lesquels il procède à une réflexion à partir de la maladie et de la souffrance qu'elle provoque (exemple: l'avant propos de la seconde édition du Gai savoir, puis §120, 340... Ecce homo, "pourquoi je suis si sage", §1 et de nombreux autres textes), sur les traces que laisse la souffrance dans l'inconscient, n'a cessé d'affirmer l'identité de l'âme et du corps et a largement insisté sur l'importance d'une recherche philosophique sur la nourriture et la sexualité. Ruyer, quant à lui, sans parler de la maladie, prouve de manière irréfutable avec l'appui de la science qu'il y a une pensée et une volonté à l'oeuvre à chaque instant dans les tissus corporels (Le néo-finalisme), ce qui suffit pour déduire un lien entre maladie et psychologie.

    Je ne dit pas du tout cela pour vous critiquer, car je trouve vos idées intéressantes, et il est vrai que cette phrase de Platon laisse à penser qu'il est dans le même mouvement. Je tiens donc simplement à vous alerter sur le fait qu'il est un des philosophes les moins intéressants pour comprendre le corps (à moins qu'on ne l'étudie comme créateur de maladies, si les frustrations et les conflits que peuvent provoquer les idées qu'il véhicule si elles ne sont pas remises en question). J'espère que ces références vous seront utiles dans la poursuite de vos réflexions, et que la relative ancienneté de cet article ne pose pas de problème à ce que je réponde aujourd'hui!

    Cordialement,

    W

     

     

     

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